Le président élu du Consistoire israélite de Marseille, Zvi Ammar, mis en examen à deux reprises dans une sombre affaire de blanchiment liée à un meurtre en novembre 2007, a dénoncé vendredi « l’acharnement politico-judiciaire » dont il serait victime.
« Je suis resté silencieux jusqu’à présent par égard pour les enquêtes et ma communauté. Mais je fais l’objet d’un acharnement politico-judiciaire incroyable. On m’a sali, moi et ma famille, et aujourd’hui je ne peux plus me taire », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse.

M. Ammar, 53 ans, chef d’entreprise spécialisé dans le commerce d’articles de sport, a été mis en examen en juillet 2010 pour avoir modifié la scène du crime en retirant des sacs de la voiture de la victime, puis en mars 2011 pour abus de biens sociaux et blanchiment dans le volet financier de l’affaire.

« Ni les expertises judiciaires ni le contrôle fiscal n’ont pu démontrer la moindre faute de ma part », a-t-il affirmé, montrant un courrier de l’inspection générale des impôts reçu fin décembre, soit avant sa mise en examen pour blanchiment, qui indique que « le contrôle se conclut sans rectification ».

« On m’a néanmoins traité comme un criminel », a poursuivi M. Ammar, qui se dit « victime de règlements de comptes au niveau politique ».

Et de dénoncer, tour à tour, « l’acharnement » du procureur de la République de Marseille, sans lequel il n’aurait « jamais dû être mis en examen »; l’intervention récente d’une « personnalité importante de l’Etat » auprès du Grand Rabbin de France en vue d’obtenir sa démission; des pressions exercées au sein de la communauté juive locale, enfin, par un élu UMP qui viserait la mairie de Marseille en 2014 et « réclamerait » un nettoyage au sein du consistoire, faute d’apprécier les relations qu’entretient M. Ammar avec certains de ses adversaires socialistes.

Le 8 novembre 2007, Olivier Plançon, représentant d’un fournisseur monégasque, avait été abattu par deux hommes à moto, jamais retrouvés, sur le parking de la société de M. Ammar dans les quartiers nord de Marseille, au sortir d’une réunion de travail.

Après le meurtre, des témoins avaient vu des personnes, dont M. Ammar, extraire des sacs de la voiture de la victime et les emporter dans ses bureaux. « Est-ce que j’aurais dû le faire? Bien sûr que non! », a répondu vendredi M. Ammar, interrogé sur ce geste, « une erreur qui a conduit la justice à une débauche d’investigations hostiles ».

Dans les sacs, les enquêteurs avaient trouvé 15.000 euros en espèces, ainsi qu’une enveloppe contenant des traites et un décompte de 346.360 euros inscrit sur un bout de papier. Une somme encaissée en espèces dans les jours suivants sur cinq comptes de la société de M. Ammar, mais entièrement justifiée, a-t-il dit, par des factures de cinq magasins vendant ses articles. Et c’est par inadvertance qu’il en aurait glissé le décompte dans l’enveloppe.

La justice soupçonne cependant des malversations financières entre la société de M. Ammar et son fournisseur de Monaco, Adnan Houdrouge, également mis en examen pour blanchiment en mars, sans pouvoir faire de lien direct avec le meurtre, qui s’apparenterait plutôt à un braquage ayant mal tourné.

Réélu fin janvier à la présidence du consistoire, M. Ammar avait aussitôt transféré ses fonctions à un président délégué.

MARSEILLE, (AFP) –

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celinef

trop facile de crier au complot politico-juridico antisemite ! peut-être est-il innocent – ce que je souhaite – dans ses affaires mais éthiquement parlant pour moi, il ne l’est pas ! car en s’entêtant vaniteusement à vouloir conserver un titre, il n.’a pas préservé « sa » communauté de cette mauvaise publicité comme il était de son devoir de le faire . Son subterfuge d’imposer un erzat de président délégué n’a fait que renforcer la suspision que seul le titre de Président – et donc pas la fonction – l’interessait pour lui servir qu’à des fins personnelles – sorte d’immunité-bouclier ! ! mauvaise stratégie où l’éthique et le sens des responsabilités n’y tiennent aucune place . Son élection avec 36 voix d’avance reste malheureusement un échec pour lui et l’ensemble de la communauté. Il n’y a là aucun complot … juste du narcissisme légèrement mégalo …..

bernard

En raison de notre expérience deux fois millénaires nous savons décrypter les messages que nous envoient nos voisins.
Les médias auraient peut être moins parlé de cete affaire si M. Ammar n’avait pas été Président du Consistoire de Marseille!
Pour cette raison il aurait été bien avisé de démissionner purement et simplement de son poste et ne pas avoir recours à ce subterfuge de « Président délégué » , autrement dit  » par intérim » ou sur un strapontin.
Il est arrivé que des ministres, inquiétés dans certaines affaires, aient démissionné afin de ne pas entrîner de soupçons de connivence avec le gouvernement. Souvent, par la suite, la justice a reconnu leur parfaite innocence.
De plus les dernières élections n’ont donné qu’une faible majorité de 36 voix à sa liste, ce qui n’est pas un succès après 11 années passées à la tête du consistoire. Sans lui, la majorité aurait peutêtre été plus forte.
Nous lui souhaitons d’arriver à avoir raison des accusations portées contre lui.