Les Européens, appelés par les Palestiniens à reconnaître leur Etat, ont réaffirmé lundi être prêts à le faire « lorsque ce sera approprié », sans parvenir à s’entendre sur des pressions plus fortes pour faire sortir les négociations de paix de l’impasse.

L’échec des Etats-Unis à obtenir la semaine dernière de l’Etat hébreu un gel de sa politique de colonisation en Cisjordanie a mis l’UE sous pression.

Lundi, le président palestinien Mahmoud Abbas a demandé à la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton de prendre « une mesure en vue de la reconnaissance de l’Etat de Palestine sur les frontières des territoires palestiniens occupés depuis 1967 », alors que les ministres européens des Affaires étrangères étaient réunis à Bruxelles.

Les Palestiniens ont déjà obtenu la reconnaissance unilatérale du Brésil et de l’Argentine, et l’Uruguay a annoncé son intention d’imiter ses deux voisins en 2011.

Prématuré.

Réunis à Bruxelles, les ministres européens des Affaires étrangères ont jugé la question pour le moins prématurée. « A ce stade, il est trop tôt », a ainsi estimé le Chypriote Markos Kyprianou, tout en admettant que la question était « toujours sur la table ».

Refusant de « parler d’un échec définitif » des pourparlers israélo-palestiniens, son homologue allemand Guido Westerwelle a préconisé d' »éviter tout ce qui peu compromettre leur succès et celui du processus de paix. Y compris des démarches unilatérales » comme une reconnaissance de l’Etat palestinien.

Dans une déclaration adoptée lundi, l’UE « regrette » le refus d’Israël de prolonger le gel de sa colonisation en Cisjordanie, qui reste selon elle « illégale » au regard du droit international. Elle réitère être prête « lorsque cela sera approprié, à reconnaître un Etat palestinien » . L’UE avait déjà fait une déclaration en ce sens, à Berlin en 1999.

Le moment venu, l’UE ne reconnaîtra aucun changement aux frontières de 1967 d’un futur Etat palestinien, autres que ceux négociés par les deux parties, précise le texte: « Cela pourrait inclure des échanges de territoires négociés ».

Selon un diplomate européen, c’est la première fois que l’Union mentionne explicitement cette possibilité de compromis sur la délimitation définitive des deux Etats dans une déclaration sur le Proche-Orient.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a de son côté accueilli favorablement lundi une proposition américaine de revenir à des négociations indirectes avec les Palestiniens.

« Les Etats-Unis ont compris au bout d’un an et demi que les discussions sur la question mineure de la construction dans les implantations ne menaient à rien », s’est félicité le chef du gouvernement.

« Vifs » échanges

Les négociations préparatoires à la déclaration européenne ont donné lieu ces derniers jours à de « vifs » échanges, selon un diplomate européen. Plusieurs délégations ont été « frustrées » car elles auraient souhaité que l’UE adopte une position plus dure, ajoute un autre.

Pour le chef de la diplomatie luxembourgeoise, Jean Asselborn, il est temps de « geler un peu les relations entre l’UE et Israël si on n’est pas capable de reprendre le cours des négociations » de paix.

Sans aller jusqu’à vouloir « lier à ce stade » la question des colonies à un rehaussement du niveau de relations de l’Etat hébreu avec les 27 – un projet bloqué depuis la fin 2008 – son homologue finlandais Alexander Stubb a reconnu qu’il serait « très difficile de le faire si les constructions continuent ».

Afin d’aider à la levée du blocus de Gaza, les Européens ont réaffirmé aussi leur disposition à apporter un soutien accru aux contrôles des flux de marchandises et de personnes, via des achats de matériel.

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