Le président de la République est l’invité ce jeudi soir de l’émission « Paroles de Français » sur TF1, alors que la polémique sur les voyages embarrassants de François Fillon et de Michèle Alliot-Marie enfle et que les magistrats grognent. Au programme : des questions sur l’emploi, la sécurité et la morale politique.

23 heures. Interrogé par Jean-Pierre Pernaut sur la situation en Egypte, où Hosni Moubarak vient d’annoncer qu’il délégue une partie de ses pouvoirs à son vice-président Souleimane tout en restant en place, le chef de l’Etat estime que c’était «inéluctable». «Mais l’Egypte doit désormais se doter de formations politiques, de structures et de principes pour cheminer vers la démocratie, prévient Nicolas Sarkozy. Et éviter une dictature religieuse.»

22h55. Face à Edouard, un étudiant en double licence Histoire-Anglais qui réclame plus de stages en entreprises, Nicolas Sarkozy assure que «les universités françaises seront les meilleures d’Europe dans quelques années». Comment ? Grâce, selon Nicolas Sarkozy, à «plus d’autonomie», «des entreprises au sein des conseils d’administrations», «plus de bourses» et «de meilleurs équipements».

22h45. Face à l’nquiétude des enseignants, qui ont manifesté jeudi contre la suppression de 16 000 postes à la rentrée prochaine, le chef de l’Etat s’est montré ferme. «C’est le 1er budget de la Nation, avec 60 milliards d’euros, argumente Nicolas Sarkozy. Et nous avons pris des engagements pour réduire les déficits», refusant ainsi de revenir sur les suppressions annoncées. «Le choix d’embaucher toujours plus est une erreur, nous avons 900 000 enseignants aujourd’hui, continue le président. Je connais leur mal-être mais le malaise n’est pas quantitatif mais qualitatif. Il faut notamment arrêter la paupérisation des professeurs, en augmentant les salaires.» Le président souhaite également donner plus d’autonomie aux enseignants et continuer d’investir sur les internats d’excellence et de réinsertion scolaire.»

22h40. TVA sociale ? «C’est une piste intéressante parce que cela permettrait de taxer les importations, note Nicolas Sarkozy. Mais je ne souhaite pas une augmentation de la TVA parce qu’elle pourrait pénaliser le pouvoir d’achat. Il faudrait de l’autre côté une baisse des charges pour augmenter le salaire des Français.»

22h35. Nicolas Sarkozy est interrogé sur la place des entreprises françaises, notamment des PME qui souffrent face à la concurrence étrangère. «Aucun impôt, aucune charge de plus», martèle le chef de l’Etat, rappelant la suppression de la taxe professionnelle. «Il faut favoriser le capitalisme familial, pas financier», résume-t-il.

22h30. Petite explication entre Julien, agriculteur, et le président. Le premier accuse le second d’avoir été méprisant. «Je pense que l’agriculture est primordiale, commence Nicolas Sarkozy. Nous aidons 7000 jeunes agriculteurs par an. Et l’on n’acceptera pas le démantèlement de la Politique Agricole Commune», assure le chef de l’Etat, qui annonce un effort sur l’agriculture biologique.

Enfin, «nous sommes les seuls, en Europe, à demander une régulation des prix des matières premières pour se battre contre l’envolée des prix et éviter la spéculation», rappelle Nicolas Sarkozy.

22h20. Interrogé sur le multiculturalisme, Nicolas Sarkozy ne mâche pas ses mots : «On s’est trop préoccupé de l’identité de celui qui arrivait en France, pas assez de l’identité du pays.» Refusant des communautés vivant les unes à côté des autres, le président évoque la place de l’islam, («un islam de France, pas un islam en France»), rappelle la loi sur la burka et l’interdiction des prières dans la rue, tout en soulignant la nécessité, pour tous, de pratiquer sa religion librement et dignement.

22h10. Le Mediator ? Nicolas Sarkozy assure qu’une nouvelle politique de pharmacovigilance va être mise en place. «Il faut aussi dire la vérité et indemniser les victimes», promet le chef de l’Etat.

22 heures. Place à la question des déserts médicaux et du manque de médecins dans certaines zones. «Trop de médecins dans certaines villes et des spécialités délaissées, note d’emblée Nicolas Sarkozy. Il faut mettre plus de stages chez les généralistes, et pas qu’à l’hôpital.» Le président ne veut pas forcer les installations mais «l’Etat va payer les études de 400 étudiants qui accepteraient ensuite de s’installer dans certaines zones délaissées.» «Et pourquoi pas une mission de service public de médecine ?» lance le président.

21h50. Sur la question de la dépendance, notamment des 800 000 personnes atteintes d’Alzheimer, et la mise en place de structures d’accueil de jour, Nicolas Sarkozy annonce une protection dépendance, dont les financements sont à trouver (assurance, jour férié, succesion…) et plus de personnels et de places d’accueil.

21h40. Concernant l’emploi des jeunes, le président veut favoriser l’alternance et l’apprentissage, «la meilleure voie vers le monde du travail» en aidant les entreprises (baisse des charges) qui prendront plus d’apprentis. Objectif : 1 million d’apprentis. Pour lutter contre le chômage, Nicolas Sarkozy annonce également la création de contrats aidés pour les chômeurs longue durée ainsi que les jeunes des quartiers. «C’est un plan sans précédent», selon le président.

21h30. L’emploi est notre «priorité», assure le président de la République, qui rappelle la fusion Assedic-Anpe et salue la création de Pôle Emploi, en rendant hommage à son personnel. Il faut mieux «accompagner les chômeurs dans la formation», continue-t-il en promettant «500 millions d’euros débloqués (NDLR, économiser sur d’autres lignes budgétaires) pour les chômeurs longue durée». «Tous les chomeurs longue durée, de plus d’un an, seront reçus dans les 3 mois, pour trouver une formation ou un emploi», promet Nicolas Sarkozy.

21h20. Un internaute pose une question sur le train de vie de ceux qui gouvernent, après les affaires MAM et Fillon. «Pas un centime d’argent public n’a été versé et la politique française n’a pas été impactée», souligne Nicolas Sarkozy. «L’époque a changé et je comprends que ça puisse choquer. J’ai donc demandé aux ministres de passer leurs vacances en France pour ne pas être trop loin de leur bureau, sourit le président. Ils devront aussi nous prévenir avant de partir à l’étranger et déclarer les conditions des invitations éventuelles. Si nous en avions parlé, Michèle Alliot-Marie ne serait sûrement pas allée en Tunisie (…)»

21h15. Interrogé sur la difficulté à finir les fins de mois «à cause des taxes et des augmentations», Nicolas Sarkozy évoque deux pistes : la formation et une meilleure compétitivité des entreprises «pour donner plus de travail aux Français ainsi que de salaires qui augmentent».

21h10. «Il faut qu’on travaille plus», répète Nicolas Sarkozy, prenant l’exemple des agriculteurs («notre agriculture est la première d’Europe»).

21h05. Lionel Dauguet, soudeur sur les chantiers de Saint-Nazaire, qui vit «à découvert», interpelle le président de la République sur les efforts à faire dans l’industrie. «Je me bats pour conserver des industries en France. Mais nous avons perdu 500 000 emplois dans ce secteur depuis 2002», concède Nicolas Sarkozy. La faute à ? «Aux 35 heures, répond le président. C’est un mensonge de dire qu’on peut garder son emploi et son salaire en travaillant moins. Il y a eu un décrochage de compétitivité.»

Pour relancer l’activité industrielle, Nicolas Sarkozy rappelle les investissements de l’Etat, les crédits d’impôt ou la mesure facilitant les heures supplémentaires… «Nous n’avons pas d’heures supplémentaires», souffle Lionel Dauguet.

20h55. Relancé par Jean-Pierre Pernaut sur les manifestations des magistrats, Nicolas Sarkozy lance la bataille des chiffres. «Entre 2002 et aujourd’hui, le nombre de magistrats est passé de 7300 à 8510, soit 16% d’augmentation. Même chose pour les greffiers et pour les personnels d’insertion (+143%). Il y a surtout un manque de places dans les prisons», explique-t-il…

Le président annonce l’ouverture de discussions avec le monde de la justice : «Le garde des sceaux va commencer une concertation avec tous les intervenants.»

20h47. A la question d’un magistrat qui exprime son ras-le-bol, Nicolas Sarkozy commence par rappeler la qualité du travail du personnel de la justice mais rappelle l’horreur du drame vécu par la jeune Laëtitia. Et raconte son entrevue avec ses parents, qui lui ont demandé de sanctionner les fautifs et que tout soit fait pour qu’un tel drame n’arrive plus. «Je suis aussi un être humain», glisse le président de la République. Et quand un Français fait une faute, il est sanctionné…»

20h40. Deux échecs sur la sécurité, concède le président : les mineurs et l’hyper violence. Pour les mineurs, Nicolas Sarkozy prône de nouvelles sanctions plus adaptées et de nouvelles mesures pour la délinquance des mineurs, qui estime que les tribunaux pour enfants ne sont plus adaptés.

Autre échec : les multirécidivistes. «Etre magistrat, c’est difficile. L’immense majorité fait plutôt bien son travail mais avant l’été, vous serez appelé une semaine par an à siéger, vous-mêmes, dans le tribunal correctionnel. Et apportez une réponse à la délinquance que vous vivez», explique-t-il, réaffirmant son intention de mettre en place des jurés populaires.

20h35. Première question sur la sécurité de Fatiha Djegaoud, une pharmacienne niçoise, cambriolée à quatre reprises, qui vit dans un quartier sensible, inquiète de «la montée de la violence».

«Vous n’êtes pas un cas particulier», lui répond le président de la République, qui insiste sur la rénovation des quartiers sensibles. «Je ne vais pas fuir. Il y a ce qu’on a réussi et ce qui ne marche pas», dit le président. Je suis responsable de la sécurité des Français depuis 2002. Entre cette date et aujourd’hui, la délinquance a baissé de 17% dans notre pays.»

LeParisien.fr

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