Ce relevé détaillé du parcours des « convives du Fouquet’s » depuis l’élection de Nicolas Sarkozy en juillet 2007, cette « enquête » sur l’un des « réseaux » français relève-t-elle de l’anti-sarkozysme ? Et si oui, s’agit-il d’un anti-sarkozysme primaire ou d’un anti-sarkozysme rampant ?…

JForum.fr Nicolas Sarkozy a donné des coups de pouce à nombre de ses amis qu’il avait réunis au Fouquet’s le soir de son élection, le 6 mai 2007. Outre les décorations qui viennent orner les costumes des amis influents du Président – une vingtaine de convives du Fouquet’s ont ainsi été distinguées par une Légion d’honneur depuis 2007 ! –, la plupart ont bénéficié d’aides plus concrètes.

A l’ombre du prince, et parfois grâce à lui, leur carrière s’est accélérée et ils ont fait prospérer leurs affaires. Le Fouquet’s leur a porté chance.

Le sondeur Pierre Giacometti, qui a monté sa propre société, a ainsi signé des contrats à l’année avec la présidence de la République et Matignon, tandis que le publicitaire François de La Brosse a récupéré une partie des commandes concernant la stratégie internet de l’Elysée et de l’UMP.

Sans être rémunéré par l’Elysée, le cas d’Alain Minc, conseiller du Président et de nombreux PDG du CAC 40, à la tête de sa petite société AM Conseil, qui réalise en moyenne cinq millions d’euros de chiffre d’affaires chaque année, est emblématique de cette aisance. Il a défendu l’ouverture des jeux en ligne et la limitation de la publicité à la télévision, deux dossiers dont certains de ses clients – Vincent Bolloré, Stéphane Courbit – ont essayé de tirer parti.

Des nominations sous influence

L’entremetteur Alain Minc a aussi plaidé à l’Elysée en faveur de la fusion GDF-Suez, effective mi-2008 et dont l’un des principaux bénéficiaires financiers fut le milliardaire belge Albert Frère. Fort de son carnet d’adresses « transpartisan », Minc, qui se définit comme un « libéral de gauche », a également soufflé quelques noms « d’ouverture » au Président.

Il a notamment épaulé l’arrivée de Bernard Kouchner au Quai d’Orsay en 2007, sondé l’appui élyséen à la candidature de Dominique Strauss-Kahn pour le Fonds monétaire international (FMI), soutenu la nomination du producteur Marin Karmitz au Conseil de création artistique voulu par l’Elysée et suggéré d’associer Michel Rocard à Alain Juppé pour la commission sur le grand emprunt.

Cependant, Alain Minc n’a pas toujours le dernier mot : c’est ainsi qu’il n’a pas réussi à faire nommer son ami Jacques Veyrat, bras droit de Robert Louis-Dreyfus, à la tête de France Télécom, ni à imposer son poulain Alexandre Bompard à la tête de France Télévisions, comme successeur de Patrick de Carolis.

Des conflits d’intérêts embarrassants

Sur ces deux dossiers, l’Elysée a écouté d’autres avis : l’ami du Président, Stéphane Richard, ancien promoteur immobilier devenu le directeur de cabinet de la ministre Christine Lagarde, a finalement pris les rênes de France Télécom en pleine crise sociale, tandis que l’expérimenté Rémy Pflimlin était choisi pour diriger les chaînes de télévision publique.

D’autres invités du Fouquet’s ont été choyés depuis 2007. Henri Proglio en fait partie au premier rang. Nicolas Sarkozy admire cet entrepreneur volontaire qu’il a nommé en novembre 2009 à la tête d’EDF, pour remplacer le terne Pierre Gadonneix. Soutenu par l’Elysée, par Alain Minc (qui le conseille parfois), par la CGT et les réseaux francs-maçons, Proglio a même obtenu, dans un premier temps, qu’il puisse parallèlement garder sa casquette de président du conseil de surveillance de Veolia, avec des émoluments annuels de 450 000 euros correspondants.

Mais ce conflit d’intérêts est apparu si embarrassant que Proglio a été contraint de lâcher complètement Veolia au profit d’EDF.

Les bons services de l’Elysée à Bouygues

Nicolas Sarkozy a également aidé indirectement nombre de ses amis PDG. Il a joué les VRP de l’avionneur Serge Dassault dans tous les pays où il s’est rendu. Il a déployé le tapis rouge pour recevoir le président bolivien Evo Morales, afin que Vincent Bolloré puisse discuter avec lui de l’exploitation des gisements de lithium destiné à alimenter les batteries de ses voitures électriques.

Les casinos du groupe Barrière – le Fouquet’s en fait partie – dirigé par Dominique Desseigne, ont bénéficié d’autorisations d’installation de machines à sous et se sont alliés à la Française des jeux pour le poker en ligne.

La fondation Louis Vuitton pour l’art contemporain, dans l’orbite du groupe LVMH de Bernard Arnault, a été reconnue d’utilité publique afin de faciliter son installation à Paris.

Le groupe Bouygues a été choisi pour construire le « futur Pentagone » français dans le XVe arrondissement. Bref, la « bande du Fouquet’s » se porte bien…

Rue 89.com

La France des réseaux.com

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Armand Maruani

Nicolas Sarkozy a été élu grâce aussi à son carnet d’adresses , qui est phénoménal . Il a tenu tous à les « remercier ».