La centaine de Français rentrés dans l’Hexagone après avoir mené le jihad en Syrie sont surveillés par des services de renseignements inquiets de rater ceux, une petite minorité, susceptibles de basculer dans le terrorisme intérieur.


Selon un expert du jihadisme européen, nombreux sont ceux qui peuvent aller et venir sans se faire repérer par les services antiterroristes. Reuters

RENSEIGNEMENTS

Si la plupart sont repérés lors du départ et surtout du retour, certains, notamment ceux qui se rendent aux confins turco-syriens en voiture et passent discrètement les frontières, peuvent ne jamais apparaître sur l’écran radar des services antiterroristes qui, dès lors, craignent de mauvaises surprises. « La règle est qu’ils ne passent pas inaperçus quand ils reviennent. Ils sont convoqués, interrogés et avertis du fait qu’ils vont être surveillés », précise un spécialiste de la lutte antiterroriste qui demande à ne pas être identifié. « Mais bien sûr nous ne pourrons jamais avoir la certitude de repérer tout le monde. Certains peuvent partir et revenir sans se faire remarquer. » La surveillance, notamment électronique, de certains milieux ou groupesainsi que l’aide apportée à la police par de plus en plus de familles inquiètes de la radicalisation de leurs enfants permet souvent d’intervenir auprès de jeunes lors de leurs préparatifs de départ. Mais, tant qu’ils n’ont commis aucun acte illégal, il est difficile, voire impossible, de les empêcher de prendre la route de la Turquie.

« Jihadisme du clic »

Une fois en Syrie, dans les zones tenues par la rébellion qui jouxtent la frontière turque, les apprentis jihadistes français et européens rejoignent majoritairement des groupes radicaux affiliés ou inspirés par el-Qaëda, notamment le Front al-Nosra ou Daech (État islamique en Irak et au Levant-EIIL). Certains affirment ne jamais vouloir rentrer, d’autres vouloir mourir en martyrs mais d’autres, effrayés ou déçus d’être cantonnés à des tâches subalternes, prennent au bout de quelques semaines ou mois le chemin du retour. David Thomson, auteur du livre Les Français jihadistes, rappelle que « les premiers Français sont arrivés en Syrie en 2012, soit par leurs propres moyens, en partant à l’aventure, soit en passant par la Tunisie. Mais désormais sur place ils ont fait souche et font venir leurs copains ». « Ils savent exactement où ils vont aller et par qui ils vont être pris en charge », ajoute-t-il. « Et cela peut être incroyablement rapide et efficace : souvent trois contacts sur Facebook suffisent. » C’est ce qu’une source proche des services antiterroristes a baptisé « le jihadisme du clic ».

OLJ/AFP 03/04/2014

lorientlejour.com Article original

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