Tout n’a-t-il pas déjà été dit en matière de traitement du conflit du Proche Orient par les médias français et plus largement européens ?

On observe à nouveau, avec la récente opération à Gaza, la récurrence d’un scénario habituel.Pour l’observateur d’un certain âge, qui a connu l’évolution des choses depuis la guerre des six jours, il ne fait aucun doute que l’atmosphère entourant Israël (et les Juifs, plus profondément) a totalement changé, et c’est un euphémisme.

L’inimitié, le manque de fair play, la distorsion des faits depuis 12 ans ont déjà été démontrés et déconstruits systématiquement.

Mais cela continue, au point de sembler devenir la règle.

Il n’y a quasiment aucun lieu dans lequel un Juif (pourvu qu’il ne soit pas « en phase terminale », selon la formule de R. Drai) puisse reconnaître son point de vue sur les événements.

Les médias reflètent le point de vue arabe sur la situation et adoptent, plus précisément, la propagande de guerre des Palestiniens, une propagande à destination de l’Occident qui est leur principale arme contre Israël mais aussi les Juifs.

Ses retombées sur ces derniers en Europe en sont le témoignage éloquent.

Ce n’est un secret pour personne que pour porter cette propagande s’est constitué un impressionnant dispositif mondial de désinformation et d’activisme sous le patronage de l’Autorité palestinienne et du Hamas, relayés dans le monde occidental par des centaines d’associations sympathisantes.

Mais peut-on parler des médias seulement quand la France présente un plan de cessez le feu « franco-qatari » ?

Et pas « européen »…

On pourrait trouver normal que le point de vue arabe occupe toutes les scènes d’un pays arabe dans une opinion où l’antisémitisme le plus violent fait des ravages.

Mais en France ?

La France épouse-t-elle à ce point l’opinion de sa population d’origine arabo-musulmane ?

Et cette population est-elle devenue si importante et décisive que les médias adoptent son opinion « spontanément » (quoique cela soit difficilement crédible) ?

Nous pouvons prendre comme exemple paradigmatique un récent reportage de France 2 pour prendre la mesure du phénomène aujourd’hui.

Décryptage d’une scénette télévisuelle

Ce reportage de la journaliste Sama Soula, produit quelques jours après que les canons se sont tus, durant la semaine du 19 novembre 2012, nous fait pénétrer dans une famille de Gaza, clairement qualifiée de « grande famille » (c’est dire son poids politique et donc partisan), dans l’intimité de laquelle on nous montre les portraits de ses membres tués dans le conflit qui oppose les Palestiniens à Israël au fil de plusieurs générations.

Des témoignages de jeunes enfants sont avancés qui demandent « pourquoi les Juifs nous tuent et nous empêchent d’avoir un Etat ? ».

Le reportage se termine sur l’expression d’un esprit de revanche et de vengeance d’un jeune adolescent.

En somme, la caméra braque son focus sur l’innocence, l’enfance, la tragédie sanglante, la famille, l’absurde.

Il faut cependant rappeler la façon dont ce « reportage » est introduit en soulignant le ton théâtral affecté de David Pujadas qui dirige l’attention des télespectateurs sur la disparité du nombre de victimes en appuyant oralement sur le nombre de victimes palestiniennes (plus d’une centaine) pour l’opposer aux quelques victimes israéliennes, afin de suggérer lourdement le scandale que cela représente, et sans prendre en considération le nombre de soldats du Hamas inclus dans ce nombre, installant ainsi en bloc les Gazaouis dans la position des victimes et des faibles.

Peut-être aurait-il mieux valu qu’il y ait plus de victimes juives ?

On ne saura jamais rien des prodiges technologiques mis en œuvre par Israël pour éviter de tuer des civils.

On aura oublié que Gaza est aux mains d’un mouvement totalitaire et dictatorial qui terrorise la population autant qu’il cherche à terroriser les Israéliens.

On ne saura pas rien de cette organisation terroriste qui a pris possession d’un quasi-Etat, capable de bombarder Israël de 1500 missiles en une semaine, et qui a installé son quartier général à l’hopital Al Shiba, utilisant les civils, les mosquées, les écoles, les stades pour y dissimuler ses rampes de lancement.

On ne saura pas que, pendant le séjour de Sama Soula (qui dormait sans doute ce jour-là ou était trop déprimée par l’interdiction du Hamas faite aux journalistes étrangers de quitter Gaza), elle a exécuté, sans procès, des Palestiniens « suspectés » de collaboration avec Israël et dont les cadavres ont été traînés par ses sbires dans les rues de Gaza, à la traîne d’une mobylette.

De tout cela les téléspectateurs français n’ont rien su, ni des enfants de 6 ans portant des armes dans les rues de Gaza et ainsi de suite.

Le discours cinématographique purement émotionnel et impressionniste l’a emporté sur l’information et les faits.

La pratique habituelle de l’interview de ces reportages obéit d’ailleurs à un modèle fixe : il propose une « story », un récit personnalisé dans lequel on nous présente un individu que l’on nomme et que l’on montre en situation de sa vie courante pour que le téléspectateur puisse s’identifier à lui.

Sauf que seuls les Palestiniens bénéficient de cette humanisation.

Dès qu’il s’agit d’Israël, les prises de vue sont distanciées : on voit des tanks, des soldats, un bus explosé ou l’inénarrable Enderlin, la plupart du temps debout devant une institution de pouvoir israélienne (le côté « inhumain » d’Israël) ou, suivez mon regard, devant la Cour suprême à Jérusalem.

Le téléspectateur ne saura pas grand chose de ce que vivent un million de personnes sous la menace et le tir de missiles depuis de nombreux mois.

Il ne saura quasiment pas qu’il y a des personnes en Israël avec leur histoire. Il faut que la « soldatesque » leur fasse écran !

C’est bien le signe qu’Israël est devenu dans le regard du journaliste français un mythe lointain que l’on ne prend plus la peine d’interroger.

Quant au témoignage des Palestiniens, il semble frappé d’amnésie ou plutôt c’est le cas de Sama Soula qui devrait faire référence à la réalité : exit l’immense responsabilité depuis un siècle des leaders palestiniens sur la situation dans laquelle ils sont, exit leur refus (violent dans le cas du Hamas) de l’existence d’Israël même.

Rappelle-t-elle qu’Israël s’est retiré de Gaza pour se voir déclarer la guerre aussitôt, au nom d’un islam suprématiste, que la population est aussi responsable de ses dirigeants qu’elle a d’ailleurs célébrés pour leur « victoire » dans les rues de Gaza ?

On peut penser que la journaliste ait une fibre personnelle qui la pousse à adopter l’ethnocentrisme de ses interviewés ou à y faire écho.

Cette fibre, par contre, Enderlin ne l’a pas.

C’est même le contraire de l’empathie qu’il illustre.

Et ainsi en est-il en général des Juifs invités sur les plateaux de télévision : on est sûr qu’ils se livreront à une critique d’Israël.

A la fin de cette petite scénette théâtrale et fabriquée de toutes pièces, Pujadas revient en appuyant sur le mot « vengeance » avec une mimique qu’on ne sait comment qualifier : ironique ? cynique ? jouissive ? car il montre un sourire en coin en même temps…

On ne sait plus s’il veut mimer une réprobation (pour se protéger de toute critique) ou relever le fait, mais pour quoi dire ?

On ne le saura pas.

Les conséquences

Cette mise en scène des événements est extrêmement grave pour la sécurité des Juifs français.

On peut dire que ce soir-là 100 Merah, candidats à la
« vengeance » et au meurtre des Juifs se sont levés en France.

Si cet état de faits constitue un harcèlement moral ambiant qui intime à l’opinion juive le silence ou le repliement sur soi, ses retombées sécuritaires sont bien plus graves.

A quoi servent en effet les dispositifs policiers du gouvernement si la source qui alimente la haine coule toujours ?

Le scénario accusatoire d’Israël est à l’œuvre, prêt avant même l’événement.

Il fournit aux antisémites un prétexte « moral », confirmé par l’assentiment télévisuel, assentiment public (de surcroît sur une chaine dite « nationale »).

Il ouvre la voie au désordre public.

A quoi jouent les journalistes ?

Est ce qu’ils pensent ainsi calmer le ressentiment de cette population ?

En le canalisant sur les Juifs ?

On renvoie souvent les Juifs à la République.

Mais je ne vois pas ici la République.

Elle a perdu toute réserve, toute impartialité.

Les Juifs eux aussi ont le droit de s’attendre à ce que leur opinion soit représentée par les médias, sauf qu’à l’ère de la « discrimination positive », soit dans un âge post-républicain, ils soient, eux, négativement discriminés du fait de leur faible quota démographique.

Shmuel Trigano/ Désinfos Article original

TAGS: Désinformation France médias france 2 Pujadas Enderlin Soula

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marman68

Oui pour l’instant les juifs sont toujours en france, mais avec un antissémites comme hollande, son gouvernement compris, ça ne va pas durer,car sachez qu’il a déjà accordé 20 milliards d’euros pour enrichir le hamas pour qu’ils achètrent des armes, tout ca pour mieux faire massacrer les juifs.Ce sont les pays arabes qui ont le pétrole, et hollande va du côté des dollards, alors je vous laisse deviner la suite des événements …. Car je pense que pour hollande et sa clic :
liberté = fric
égalité=fric
fraternité= fric
Le fric est du côté du pétrole, le pétrole est du côté des pays arabique
hollande à – t-il donner droit de vote aux musulmans pour rien ??? Si vous croyez cela, c’est que vous êtes bien naïfs,
Car cet accords passé entre les musulmant et le droit vote, c’était d’abord pour les dollards du pétrole
Tous le monde laisse faire personne ne dit rien, juqu’au jour ou la france sera gouverner par les musulmans, jusqu’au jour, ou la liberté, l’égalité la fraternité sera géré par la charia
Alors les juifs sont-ils en danger JE REPOND OUI, et les chrétiens aussi sont en danger.

Richard

A Baltazar
Je partage entièrement votre avis.
De plus, je pense que la France comme beaucoup d’autres pays d’Europe joue sa dernière carte avec l’islam
Notre pays a manque le coche après le 11-9-2001et a incurve d’avantage sa mauvaise trajectoire.
Dans l’avenir obscure qui nous guete, les juifs se nous sommes ne sont pas les seuls a nous sentir abandonner par le systeme.
Antisémitisme il y a, anti-sionisme aussi mais aussi anti.gaullois…anti otoctone etc….
Objectivement, même si on doit rester prudent L’ANTISEMITISME AUJOURD’HUI POUR CEUX QUI AIMENT
LEUR PAYS NE PAIE PAS

BALTHAZAR

LES JUIFS SONT TOUJOURS EN FRANCE, JE PARLE DU PEUPLE ET PAS DE L’ELITE, CETTE MEME ELITE QUI S’EST CORROMPUE AUX POLITICIENS DE DROITE ET DE GAUCHE QUI SONT EN TRAIN S’OFFIR LA FRANCE SUR UN PLATEAU AUX ISLAMO FASCISTE. CETTE MEME ELITE QUI ARRONDI LES ANGLES AVEC LES MUSULMANS PENSANT A TORD (ET ILS LE SAVENT BIEN) QUE CEUX CI SONT SOLUBLE DANS NOTRE SOCIETE.
QUI N’OSE PAS DIRE LA VERITE SUR CE QUI SE PASSE EN FRANCE, SUR LA COLONISATION QUARTIER PAR QUARTIER, SUR LE PROSELYTISME. CETTE MEME ELITE QUI EN JOUANT AVEC LE FEU EN DEFENDANT LES MUSULMANS (EN RECEVANT EN ECHANGE DES INSULTES ET DES AGRESSIONS) CREE DE L’ANTISEMETISME CHEZ LES NON MUSULMANS. LE PEUPLE JUIFS DE FRANCE A ETE ABANDONNE PAR LES POLITIQUES ET PAR LES INSTITUTIONS JUIVES QUI SOIT DISANT LES REPRESENTENT. A TITRE PERSONNEL JE N’AI PAS BESOIN D’ETRE REPRESENTE PAR UNE ORGANISATION JUIVE DE TOUTES SORTES (LEURS REMEDES EST PIRE QUE LE MAL) CES MEMES INSTITUTIONS QUI PRENNENT DES POSITIONS POLITIQUES SANS L’AVAL DE CEUX QU’ELLE EST CENSE REPRESENTE.
LORS DES ELECTIONS ILS NOUS DISENT POUR QUI VOTER (EN NOUS CONSEILLANT POUR QUI NE PAS VOTER), ILS DEMANDENT L’IMPOSSIBLE AUX POUVOIRS PUBLICS COMME LA SECURITE POUR TOUS LES JUIFS ALORS QUE LE PAYS VIE DANS L’INSECURITE GENERALE. ON NE PEUT PAS METTRE DES POLICIERS DERRIERE TOUS LES JUIFS ET DERRIERE TOUTES LES ECOLES ET LES LIEUX DE CULTE (DE PLUS ON S’ATTIRE LA FOUDRE DES AUTRES POPULATIONS EN FRANCE QUI ONT BESOIN EUX AUSSI DE SECURITE). ILS FAUT PLUS DE PRAGMATISMES , LE SORT DES FRANCAIS JUIFS EST LIE AUX SORT DE TOUS LES FRANCAIS QU’ELLE QUE SOIT LA RELIGION OU LA NON RELIGION. SI ON VEUT DEFENDRE LE SORT DES JUIFS DE FRANCE, IL FAUT DEFENDRE LA FRANCE SINON ON AURA PLUS QU’A PARTIR POUSSE PART LA MONTEE DE L’ISLAM RADICAL DE FRANCE ET LA SOUMISSION DE TOUS LES FRANCAIS.

franck75015

{{Oui, la France est un territoire perdu à jamais pour les Juifs.
De Bonnes Nouvelles
Et Bonne Alya pour ceux qui le peuvent !}}

schlemihl

Je n’ai pas vu cette émission , mais je vois clairement que les journalistes français ne sont pas impartiaux et qu’ils tombent tres facilement dans le contraire de l’ information : la propagande .
Passe pour le Monde Diplomatique , la presse d’ extreme droite ( rivarol ) et d’ extreme gauche . Tous s’ accordent dans la détestation d’ Israël – et d’ autres . Mais la presse qui doit informer informe mal .
Je ne demande pas aux journalistes de soutenir Israël , ce n’ est pas leur métier . Je ne leur reproche pas d’ avoir de la sympathie pour les Palestiniens , c’est leur droit ( Quoique cette sympathie est souvent un mensonge qui cache la haine des Juifs ).
Je leur demande seulement d’ informer , de ne pas cacher des vérités , et de ne pas mentir , et aussi d’ essayer d’ être impartiaux objectifs , et tout simplement honnêtes .
Il faut être un vrai schlemil pour demander des choses pareilles .

Marguerite

La France est retourné vers son antisemitisme traditionnel, « habituel, de tous les jours ». Non parce que elle aime les Arabs en général, ou le palestinian Arabs en particulier, mais parce que, comme au temps de l’affaire Dreyfuss, l’opinion a des reseves et manque de confiance envers les Juifs en général and maintenant des Israeliens en particular.

Quand on voit que François Copé est attaqué sur sa réligion et appartenance ethnique par des membres de son propre parti politique, par des gens qui sauteraient au plafond, si ils étaient ouvertement accusés de antisemitisme …

yacotito

J’ai regardé la même émission sur FR2 et ai éprouvé la même indignation, le même dégoût de la presse française que M.Trigano.
Sur un plan personnel de juif isolé en province, déplorer c’est bien, mais cela ne sert pas notre cause.

C’est le rôle de nos institution de monter au créneau, de réclamer un droit de réponse aux mêmes heures.
J’ignore comment: est-ce par voie judiciaire, est-ce auprès des instances de l’état, … je ne sais.

Mais il est clair que si l’on veut équilibrer l’opinion nationale il faut avoir le même accès aux médias, aux mêmes heures de grande écoute que nos ennemis.
A ce jour, il est heureusement clair aux yeux de nos concitoyens que la presse est pourrie, mais elle a néanmoins laissé sa marque dans leur esprit crédule par un matraquage qui dure depuis des décades et qu’il est vital de rectifier.