5777 : Shana Tova Lekoulam… ainsi qu’aux moutons de Jacob

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Le 8 septembre 2016, le journal d’information national Aroutz Sheva a confirmé l’arrivée, en Israël, du troupeau de 119 moutons, tachetés et rayés, appartenant à la variété des « moutons de Jacob ». Ceux-ci ont du rester en isolement pendant quelques jours au Canada et sont sur le point d’être acheminés et installés dans le « Parc du Patrimoine » situé sur les hauteurs du Golan. Le retour en Israël des moutons appartenant à la variété de ceux remis par Lavan à Jacob, a été initié par le couple de canadiens, Gina et Gil Levinski (en partenariat avec les gouvernements canadien et israélien). Il est destiné à rappeler à la nation juive, en quoi « les moutons de Jacob » font définitivement partie de son histoire.

Après en avoir acquis quelques spécimens et les avoir élevés au Canada, Gina et Gil Levinski ont décidé de les ramener en Israël pour qu’ils puissent y vagabonder, (alors que cette variété de moutons ne fait plus partie de celles que l’on retrouve en Israël, depuis plusieurs siècles). Les bergers canadiens espèrent ainsi que les générations futures israéliennes soient en mesure de constater à quel point l’histoire de la nation juive est toujours vivante. Pour Gina Levinsky « Nous essayons de raconter au public que nous avons quelque chose du Tanah, une pièce d’histoire juive, et nous sentons qu’ils appartiennent à la terre d’Israël. L’histoire du mouton de Jacob est parallèle à celle du peuple juif. Les juifs ont erré pendant 2 000 ans, et les moutons ont une histoire similaire, de Canaan au Canada aujourd’hui. C’est un voyage complet. ».  Pour son mari, Gil Levinski, « Conserver ces animaux est une forme de tikkun olam » (c’est-à-dire une réparation du monde).

Les moutons de Jacob  sont, en effet, évoqués dans le Livre de la Genèse (Chapitre 30) : après avoir travaillé pendant 14 ans chez son oncle Laban qui lui avait accordé la main de ses deux filles (Léa et Rachel), Jacob lui a demandé de bien vouloir lui remettre des moutons, à titre de salaires, pour toutes les années passées à son service : «Je parcourrai aujourd’hui tout ton troupeau; mets à part parmi les brebis, tout agneau tacheté et marqueté et tout agneau noir, et parmi les chèvres tout ce qui est marqueté et tacheté. Ce sera mon salaire.» (Genèse 30:32). En fin de compte, les bêtes ont bien été remises à Jacob, à l’exception des montons noirs, que Lavan a préféré donner à ses propres fils.  

Notons que c’est encore de la laine de ces moutons qu’était fait le manteau multicolore que Jacob a remis à Josef, le préféré de ses  fils (Genèse 37,3) : « Or Israël préférait Joseph à ses autres enfants parce qu’il était le fils de sa vieillesse; et il lui avait fait une tunique à rayures ».

Cette variété des moutons de Jaco est unique : originaires de Mésopotamie et du Moyen orient, les montons de Jacob ressemblent à des chèvres. Ils sont petits, couronnés de 4 à 6 cornes, ont conservé l’essentiel de leurs traits génétiques, tels que décrits dans le récit Biblique et correspondent en tout point aux moutons que Laban a remis à Jacob. Ils constituent en fait une preuve vivante de la véracité du récit. Pour autant, cette variété de moutons n’existe pas en Israël, et l’espèce est en voie de disparition, eu égard à l’absence de reproduction de cette race ancienne.

Le rapatriement des ovins en Israël n’a pas été évident puisqu’il s’est heurté à des considérations d’ordre sanitaire et administratif. Israël ne permet pas l’importation de troupeaux vivants, sauf dans des cas exceptionnels et s’ils proviennent de pays limitativement énumérés. Or, Le Canada ne fait pas partie des pays depuis lequel, les montons peuvent être importés. Pour la porte-parole du ministère de l’Agriculture et du Développement rural, il convenait d’éviter l’importation de maladies comme la fièvre catarrhale du mouton ou les bactéries mycoplasme, mais encore de respecter les standards mis en place par l’organisation mondiale pour la santé animale. C’est ce qui fut fait.

L’ambassade d’Israël s’est donc associée à ce projet qu’elle a grandement facilité : Pour Galit Bar’am, Consul général d’Israël à Toronto et l’Ouest du Canada (qui est également archéologue), ces moutons ont une importance considérable dans l’histoire juive. De même, pour Raphaël Barak, Ambassadeur d’Israël à Ottowa : « une nation qui ne se souvient pas de son passé n’a pas d’avenir. Or, pour le peuple juif le passé est présent en tout temps ». Il a donc aidé et permis de surmonter les obstacles juridiques pour faciliter le transfert des animaux, après un exil… de 2 000 ans.

C’est finalement, au mois de mai 2016, que l’agence d’inspection agroalimentaire du gouvernement canadien et le Ministère israélien de l’agriculture ont confirmé l’accord donné pour le transferts des ovidés, à condition toutefois, qu’ils subissent deux semaines de quarantaine au canada et une autre quarantaine en Israël.

La compagnie d’aviation EL Al a grandement contribué au financement du rapatriement des animaux. Le 21 juin 2016, Time of Israël a publié un article intitulé : « Sur les ailes d’El Al, les moutons bibliques mettront fin à 3 000 ans d’exil » reprenant l’accord donné par la compagnie d’aviation El Al pour financer, à 90 %, le coût de l’ordre de 20 000 € pour le rapatriement des montons de Toronto à Tel Aviv.

Naturellement, cette opération fait encore bondir les palestiniens qui déplorent l’arrivée des moutons de Jacob en Israël, alors que l’Etat hébreu refuse l’installation sur son territoire de millions de palestiniens disséminés dans le monde, au titre d’un imaginaire droit au retour dans le pays juif (alors qu’ils n’y ont jamais mis les pieds). Aussi, considèrent-ils l’installation en Israël des moutons de Jacob comme une véritable provocation. Bien évidemment, ces nouveaux reproches palestiniens s’inscrivent dans l’interminable litanie des griefs palestiniens à l’endroit d’Israël. Les palestiniens ont toujours trouvé plus simple de s’en prendre à Israël à raison de leurs propres malheurs, plutôt que de rechercher s’ils ne sont pas les seuls responsables de l’impasse dans laquelle ils se sont enfermés.

En réalité, ce qui chagrine les palestiniens, c’est de voir en quoi l’arrivée des moutons de Jacob rapproche encore Israël de son histoire et de la vérité des textes contenus dans sa Torah. Cette installation des ovidés en Israël est plus q’un symbole, c’est une connexion vivante du peuple juif avec son histoire, ce dont sont dénués les palestiniens s’agissant de la terre d’Israël.

Souhaitons donc aux moutons de Jacob une excellente année 5777.

Shana Tova Le Koulam

Par Maître Bertrand Ramas-Muhlbach

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