La vie s’est figée dans tout Israël pendant deux minutes jeudi à 10H00 (07H00 GMT) au son des sirènes, pour marquer la journée de la Shoah en mémoire des six millions de victimes juives du nazisme.
Les automobilistes, les transports en commun, les piétons se sont arrêtés pour se recueillir, y compris sur les grands axes routiers. Les élèves et étudiants ont marqué les deux minutes de silence dans les institutions éducatives du pays. Toutes les chaînes de radio et de télévision israéliennes qui diffusaient depuis mercredi soir des témoignages, des documentaires et des films sur le génocide ont également suspendu leurs programmes.
Les conditions de vie des survivants ont tenu une large place dans les commémorations cette année.
Le président israélien Reuven Rivlin a déclaré mercredi soir lors d’une cérémonie officielle d’ouverture au mémorial de la Shoah Yad Vachem que l’Etat « ne prenait pas toutes les mesures à sa disposition pour s’occuper des survivants de la Shoah ». Quelque 189.000 rescapés vivent aujourd’hui dans l’Etat hébreu, dont 45.000 sous le seuil de pauvreté, selon la fondation pour le bien-être des survivants de la Shoah en Israël. Le pays a voté en 2007 une loi élargissant les aides aux rescapés mais elles ne suffisent pas à assurer à ces personnes un niveau de vie suffisant, selon les associations d’aides aux survivants.
La question exige une « introspection« de la part du pays, et les survivants de l’Holocauste n’ont pas reçu le respect qu’ils méritent, a déclaré le président.
«Même de nos jours, l’Etat d’Israël ne prend pas toutes les mesures qu’il peut afin de prendre soin des survivants de l’Holocauste», a déclaré Rivlin.
« Mes frères et sœurs survivants, héros de la renaissance d’Israël, je suis venu ici aujourd’hui en mon nom propre et au nom du peuple d’Israël, au nom de l’Etat d’Israël, et je demande à chacun de vous, avant qu’il ne soit trop tard, je vous demande pardon.
En ouvrant les cérémonies de commémoration, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a par ailleurs fustigé « la propagande contre Israël » en Occident qu’il a qualifié de « poison ». « Ce qui a mené à la Shoah c’est l’incitation à la haine qui continue de nos jours contre Israël », a déclaré M. Netanyahu.
« L’antisémitisme n’a pas disparu avec la mort d’Hitler dans son bunker (…), la propagande dans le monde occidental contre Israël n’est pas moins un poison que celle de l’islam extrémiste et du monde arabe », a-t-il ajouté.
« Les nazis disait :« Les Juifs sont à blâmer pour tout ». Les antisémites disent aujourd’hui aussi qu’Israël est à blâmer pour tout ». La plupart des pères du sionisme croyaient que cette haine malades des Juifs était enracinée dans le fait que les Juifs étaient dispersés parmi les nations. Ils espéraient que si les Juifs avaient un état à eux – la haine envers eux allait mourir. Malheureusement, la réalité prouve que cette hypothèse optimiste est manifestement erronée « , a déploré M. Netanyahou.